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Débardeurs du
Port de Québec

L’employeur a mis ses employés en lock-out le 15 septembre 2022 mettant plus de 80 personnes et leurs famille dans une situation précaire.

Découvrez les gens affectés par cette décision d’affaire d’un employeur qui utilise les services de travailleurs de remplacement depuis:

Cynthia et Richard

« Jamais je n’aurais cru qu’une compagnie pour laquelle je travaille depuis si longtemps nous manque à ce point de respect en nous mettant à la rue »

Rencontrez Cynthia & Richard

L'Histoire de Cynthia et Richard...

Richard, ou « bébé » comme le nomment ses collègues et amis, travaille au port de Québec depuis 35 ans. Depuis le lock-out, sa conjointe Cynthia avoue candidement que le stress financier lui a fait faire deux dépressions. Elle a dressé une liste des torts qu’ils ont subis durant ces deux dernières années : des plaies qui ne guérissent pas, une perte de contrôle sur la maladie – le diabète – et l’augmentation de la prise de plusieurs médicaments qu’il et elle doivent prendre.

« Mon grand-père, mon père, mon oncle ont aussi été débardeurs. Je ne suis jamais venu au travail de reculons. J’étais même souvent à l’avance pour mon shift, c’est à ce point que j’aimais mon milieu de travail. Jamais je n’aurais cru qu’une compagnie pour laquelle je travaille depuis si longtemps nous manque à ce point de respect en nous mettant à la rue », se désole Richard Hudson.

« Les sourires disparaissent durant un lock-out. C’est pas évident, mais je l’aime mon gros ‘bébé’’», d’ajouter Cynthia Boivin avec un brin d’espoir.

Fred et Myriam

« Je ne comprends pas l’employeur. Jusqu’à quel point ça vaut la peine de laisser quelqu’un dans la rue comme ça? »

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L'Histoire de Fred et Myriam...

Fred et Myriam attendent leur premier enfant. Ils étaient sur le point d’acheter une maison quand le lock-out est venu chambouler le cours de leur vie. Sans emploi stable, la banque leur refuse un prêt hypothécaire. Ils accueilleront donc leur poupon dans un petit appartement mal adapté à leurs besoins. Leur rêve est brisé. L’argent manque, mais la solidarité entre collègues les aide à tenir debout. Fred est débardeur depuis sept ans. Il est passionné de son métier.

« J’adorais rentrer au travail, même si les horaires sont parfois difficiles. Je ne comprends pas l’employeur. Jusqu’à quel point ça vaut la peine de laisser quelqu’un dans la rue comme ça? Ma femme et moi ainsi que beaucoup de mes collègues souffrent quand ils veulent juste faire leur job. Cela n’a pas de sens », déclare Fred.

« J’ai cassé mon tibia il y a six mois et là, j’attends un enfant. Difficile de ne pas être bouleversée par ce lock-out », ajoute Myriam.

Pierre

« J’ai rongé mes économies pour ne pas tout perdre, mais c’est long et ça fait mal. J’ai passé ma vie ici. J’adorais mon emploi. »

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L'Histoire de Pierre...

Pierre roule sa bosse au port de Québec depuis 1988. Il était en train de réfléchir à prendre sa retraite, mais le geste sauvage de son employeur qui l’a mis en lock-out depuis plus de deux ans a tout retardé. De beaux projets se sont envolés. Il décrit un stress qui le ronge presque constamment. À cela s’ajoute un diagnostic de cancer reçu par sa femme. Il rappelle que c’est non seulement les travailleurs qui souffrent lors de lock-out, mais aussi leur conjointe ainsi que leurs enfants et petits-enfants.

« Le stress est parfois insupportable. Je ne comprends pas comment on peut mettre ainsi des êtres humains à la rue. J’ai rongé mes économies pour ne pas tout perdre, mais c’est long et ça fait mal. J’ai passé ma vie ici. J’adorais mon emploi », raconte Pierre.

Richard

« Richard dit que depuis deux ans,
sa vie est sur pause… »

Rencontrez Richard

L'Histoire de Richard...

Richard dit que depuis deux ans, sa vie est sur pause. Il parle de son métier avec beaucoup de fierté. Il a même payé des milliers de dollars de sa poche pour suivre une formation pour être engagé au port en 1988. Il s’en allait vers sa retraite. Il rappelle que la seule raison que pour laquelle le port continue de fonctionner, c’est parce que l’employeur a recours à des travailleurs de remplacement, des scabs.

« Ça me tiraille par en dedans de voir des gens prendre nos jobs. J’ai tellement donné à ce port et ils nous traitent comme du bétail. Ça n’a pas de sens qu’en 2024 un employeur puisse agir ainsi. Une chance qu’il y a des syndicats pour des employeurs comme ça. Avec ce lock-out, il nous a forcés à prendre congé de nos vies. C’est long deux ans », dit Richard.

Tommy

« Je trouve ça cruel de ne pas pouvoir faire ce qu’on aime : notre boulot. Je ne souhaiterais pas ça à personne.« 

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L'Histoire de Tommy...

Il y a trois ans, Tommy a quitté un autre emploi pour devenir débardeur au port de Québec. C’était un rêve. S’il pouvait retourner en arrière, il n’aurait pas quitté son travail précédent. Il se sent trahi. Il vit seul et avoue ne pas pouvoir s’engager dans aucune relation, car il dit n’avoir plus grand-chose à partager.

« Je trouve ça cruel de ne pas pouvoir faire ce qu’on aime : notre boulot. Je ne souhaiterais pas ça à personne. C’est trop difficile. Seul côté positif : c’est grâce à notre conflit qu’une loi anti-briseurs de grève a été votée à Ottawa. On a changé l’histoire! », rappelle Tommy.

Tomy

« Ils nous ont remplacés rapidement, sans formation. On nous traite comme des moins que rien… »

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L'Histoire de Tomy...

Tomy est opérateur de machinerie lourde depuis 12 ans. Travaillant de nuit, il adore son métier, un rêve depuis tout jeune qu’il a réalisé malgré des horaires difficiles.

« J’ai toujours voulu faire ça, les navires, le bord de l’eau. Même si les horaires sont durs, j’aime mon travail. »

Le lock-out a frappé fort ses collègues de jour, certains avec plus de 30 ans de service.

« Ils nous ont remplacés rapidement, sans formation. On nous traite comme des moins que rien, et la loi leur donne un an pour continuer. C’est vraiment dur. »

Tomy, qui travaille aussi dans la construction, espère retrouver son poste.

« Je m’entends bien avec la gang. On règle nos problèmes rapidement. J’espère que les gens réalisent la gravité de la situation. Nous, ça fait deux ans. »